Cette sélection de photographies de Moscou et de Toula est issue d’une série réalisée en 2012 lorsque j’y retournais pour la première fois en 10 ans. Bien que je ne m’en souvienne pas, Toula est une étape importante dans le parcours de ma famille, c’est là que mes parents s’étaient installés après le départ de Bakou, notre ville natale, en attendant de trouver un travail et un logement à Moscou.

Des moments de pause où les anonymes captés entre deux actions, en déplacement vers une destination qui nous est inconnue, en attendant le bus ou prenant l’air le temps d’une cigarette, installés à l’ombre du soleil ou à l’écart de toute circulation, font partie des scènes que chacun d’entre nous pourrait contempler en parcourant une ville moderne. Ces moments représentent pour moi, avec ce sentiment d’absence et de mélancolie procuré par les visages de certains d’entre eux, des instants de flottement dont les citadins sont les sujets privilégiés, là où l’idée d’un ailleurs vient interrompre la routine, où les occupations habituelles laissent la place aux rêveries occasionnelles ; cet état passager que je guette également lors de mes rencontres filmées.